Dans les quartiers, dans les parcours non linéaires, chez les femmes, les jeunes ou les personnes issues de l’immigration, cette phrase revient souvent. Elle devient une barrière invisible qui empêche de passer à l’action. Pourtant, entreprendre n’est pas réservé à une élite. C’est une voie d’émancipation accessible à toutes et tous à condition de déconstruire les freins intérieurs.
On l’a tous entendue, cette petite voix intérieure.
“Je ne suis pas fait·e pour entreprendre.”
Trop timide. Pas assez diplômé·e. Aucune idée. Pas le bon réseau.
Cette phrase, c’est le poison invisible qui empêche d’agir.
Et souvent, c’est moins une réalité qu’une croyance forgée par le doute, la comparaison et la peur de ne pas être légitime.
Chez Positiv, on accompagne gratuitement chaque jour des personnes qui se pensaient « pas faites pour ça »… mais qui l’ont fait.
Alors on a voulu aller plus loin : comprendre d’où viennent ces blocages, et comment les dépasser.
- Le syndrome de l’imposteur : un mécanisme intérieur et social
Le syndrome de l’imposteur, c’est cette petite voix intérieure qui murmure :
“Tu n’as rien d’exceptionnel.”
“Tu vas te planter, tôt ou tard.”
“Tu n’es pas légitime.”
“Tu n’as pas ta place ici.”
Ce sentiment n’est pas une faiblesse personnelle. C’est un phénomène psychologique très courant, documenté depuis les années 1970. Selon certaines études, il toucherait jusqu’à 70 % des adultes au moins une fois dans leur vie.
Mais d’où vient-il ?
Ce syndrome peut naître de plusieurs facteurs :
- Une éducation centrée sur la performance ou la perfection
- Les stéréotypes de genre (les femmes en sont souvent plus victimes)
- Le manque de modèles auxquels s’identifier
- La pression à “réussir” sans montrer ses doutes
- Et surtout… les réseaux sociaux
- Comment les réseaux sociaux aggravent le syndrome de l’imposteur
Imagine : tu ouvres Instagram ou TikTok.
Tu vois des entrepreneurs stylés, productifs, sûrs d’eux. Ils enchaînent levées de fonds, interviews, business trips.
Ton cerveau, sans t’en rendre compte, enregistre cette image comme la norme.
Et toi, dans ton quotidien, avec tes blocages, tes erreurs, tes hésitations…
tu te dis :
“Je ne suis pas comme eux. Donc je ne suis pas fait·e pour entreprendre.”
Ce que tu compares, en réalité, c’est ton brouillon à leur version montée.
C’est injuste. Mais c’est exactement comme ça que le syndrome de l’imposteur se renforce.
- La solution : nettoyer son environnement numérique
Changer son état d’esprit commence par changer ce qu’on regarde au quotidien.
Tu mérites un feed qui te tire vers le haut, pas qui t’écrase.
Suis des créateurs et créatrices qui parlent aussi de leurs galères, qui montrent les coulisses, les moments de doute, les réalités de l’entrepreneuriat — pas seulement les paillettes.
Par exemple :
Le podcast « Plantés », produit par FeuilleBlanche Média, est un bijou d’authenticité.
Les entrepreneur·es s’y racontent sans langue de bois, des débuts pleins de rêves jusqu’aux chutes.
On y entend les doutes, les échecs, les pauses, les déclics.
C’est un excellent antidote à l’illusion de la réussite linéaire.
- Ce que notre cerveau fait sans nous le dire
Le syndrome de l’imposteur s’ancre dans des mécanismes cognitifs précis, comme :
- Le biais de confirmation : on ne retient que ce qui confirme notre peur (“je n’ai pas été sélectionné·e, donc je suis nul·le”).
- La dissonance cognitive : on réussit un truc, mais on n’arrive pas à intégrer que c’est mérité. On se dit que c’est la chance, ou une erreur.
- Le biais de comparaison sociale : on se jauge à l’aune des autres, en oubliant nos contraintes, nos parcours, notre contexte.
👉 Nommer ces mécanismes, c’est déjà commencer à en sortir.
- Stop au mythe de “l’entrepreneur né”
Non, personne ne naît entrepreneur·e.
Ce n’est pas une histoire d’ADN. C’est une histoire de chemin.
Entreprendre, ce n’est pas avoir toutes les réponses.
C’est savoir poser les bonnes questions. S’entourer. Essayer. Se tromper. Apprendre. Recommencer.
Et surtout : ce n’est pas réservé à une élite.
Créer son entreprise dans les quartiers, lancer un service local, ouvrir un commerce ou créer une appli :
tout ça, c’est entreprendre.
- Syndrome de l’imposteur : et si ce n’était pas (que) toi ?
Ce n’est pas ton mental qui est fragile. C’est parfois le système qui est injuste.
Quand on vient d’un quartier, qu’on n’a pas les bons codes, les bons réseaux, les bons diplômes,
le doute s’installe plus facilement.
On ne voit pas d’exemples qui nous ressemblent.
On ne parle pas le “langage” de l’entrepreneuriat classique.
Et souvent, on est confronté·e à des remarques minimisantes ou décourageantes.
👉 Le syndrome de l’imposteur est alors une conséquence du manque de reconnaissance sociale.
- Mini quiz : repère les signes chez toi
As-tu déjà pensé l’une de ces phrases ?
- “Je n’ai pas les compétences.”
- “Je suis juste chanceux·se.”
- “Les autres sont plus intelligents que moi.”
- “Un jour, ils vont voir que je ne suis pas à la hauteur.”
Si tu as coché une case : tu n’es pas seul·e.
Mais ce n’est pas une raison pour abandonner.
- Que faire quand le syndrome revient ? (et il reviendra)
Voici un tableau d’actions concrètes pour l’apprivoiser :
❌ Ce que tu ressens | ✅ Ce que tu peux faire |
“Je ne mérite pas ma réussite” | Liste tout ce que tu as fait pour y arriver. Les décisions, les efforts, les prises de risque. |
“Je n’ai pas les codes” | Rejoins un accompagnement, pose des questions, ose dire “je ne sais pas”. |
“Je vais échouer” | Prends une micro-action par jour. L’action fait taire le doute. |
“Les autres sont plus légitimes” | Souviens-toi que personne ne l’est totalement. On apprend tous en marchant. |
- Le rôle de l’entourage : un levier ou un frein ?
Souvent, les remarques les plus violentes viennent de gens qui nous aiment.
“Tu vas quitter ton CDI ?”
“C’est risqué, l’entrepreneuriat.”
“Tu ferais mieux d’avoir un salaire stable.”
Mais attention : tu peux être encouragé·e à rester dans ta zone de confort par amour.
Et c’est ton travail de te protéger de ces peurs projetées.
À l’inverse, avoir quelqu’un dans son entourage qui a entrepris peut être un déclencheur fort.
On voit que c’est possible. Réel. Humain.
👉 L’entrepreneuriat, c’est aussi une question de cercle.
- En conclusion : tu es déjà en chemin
Tu doutes ? Parfait. Ça veut dire que tu prends les choses au sérieux.
Tu hésites ? Normal. Ce n’est pas anodin de sortir de sa zone de confort.
Mais tu es peut-être beaucoup plus prêt·e que tu ne le crois.
Chez Positiv, on n’attend pas des parcours parfaits.
On aide à avancer, étape par étape.
Avec bienveillance, mais sans complaisance.
Avec exigence, mais sans injonction.
👉 Rejoins un atelier, contacte un conseiller ou découvre nos programmes d’accompagnement pour entreprendre, quel que soit ton parcours.